
Sidoine APOLLINAIRE, Caius Sollius Modestus Apollonaris Sidonius, est né vers 430 à Lyon, vraisemblablement le 5 novembre(aux nones de novembre). Son grand-père avait été préfet du prétoire des Gaules sous le règne de Théodose (vers 408) et c’était par sa conversion que le christianisme était entré dans la famille. Il étudia à Lyon puis à Arles. En 450, il épousa Papianilla, fille d’Avitus , -->un noble arverne. Sa femme avait une belle dot, qui comprenait notamment le domaine d’Avitacus sur le lac d’Aydat. En 455, Avitus devint empereur, Sidoine fut alors préfet de Rome, et poète officiel. En janvier 456, il écrivit un panégyrique en vers de son beau-père. Sidoine plut et fut récompensé par sa statue en bronze au forum de Trajan. En octobre 456, son beau-père fut renversé, mais il sut évoluer et fit, en décembre 458, le panégyrique du nouveau prince Majorien. En août 461, Majorien fut assassiné et Sidoine se retira dans ses terres d’Auvergne et du Lyonnais. Appelé à Rome à la fin de 467, il obtint de prononcer le panégyrique en vers du nouvel empereur, Anthemius.
Il revient définitivement en Gaule à la fin de 468. Sidoine paraît alors s’être converti, certainement pour connaître le sérieux de la vie du Christ . II se rapprocha des clercs, devint l’ami du prêtre lyonnais Constance, auteur d’une Vie de saint Germain d’Auxerre, accompagna en voyage, plus d’une fois, l’évêque de Lyon Patiens. Il entra lui-même dans les ordres, puis presque aussitôt fut élu évêque de Clennont, ou d’Arverna comme il disait. Sidoine se fit tonsurer pour mieux servir ses compatriotes qu’il ne voulait abandonner.
La situation est grave : en 472, le roi wisigoth Euric attaque l’Auvergne ; par patriotisme gaulois et romain, Sidoine se fait l’âme de la résistance. Mais malgré l’héroïsme des Arvernes, l’Auvergne tombe sous la domination des Wisigoths et Sidoine est exilé à Livia. Sa captivité est éprouvante : il doit assurer des corvées et des gardes... Puis il attend plusieurs mois à Bordeaux, pour obtenir une audience d’Euric et tenter d’obtenir une part des biens que lui avait légué sa belle-mère. En 476-477, il revient en Auvergne.
On ignore la date exacte de sa mort. Mommsen la situe en 479 mais il semble préférable de la situer vers 486 selon Stevens et Loyen.
_____
SON ŒUVRE
Sidoine a écrit 24 poèmes (carmina) et neuf livres de lettres, soit 146 lettres (epistulae) . Les 24 poèmes ont été recueillis et publiés par Sidoine lui-même sans doute en 469. Le recueil comprend deux parties très différentes: les trois panégyriques impériaux Anthemius, Majorien et Avitus) et les epigrammata ou nugae, pièces aux sujets divers adressées à des amis. Dès qu’il entra dans les ordres, Sidoine renonça volontairement à la poésie parce que la « leutias versuum » devait céder le pas à la « grauitas actionum ». Les 146 lettres ont été divisées en neuf livres par Sidoine lui-même, sur le modèle des collections analogues de Pline le jeune et de Symmaque. Le livre I semble avoir été publié seul en 469, avant l’épiscopat, les livres IIIV en 477, le livre VIII en 479 et le livre IX vers 482. Ce sont des « lettres d’art » et il n’est pas sûr que toutes aient envoyées à leur destinataire. La collection ne suit pas un ordre chronologique mais elle cherche à présenter une certaine variétés dans les sujets traités.
Les carmina et les epistulae « sont avec les écrits de Salvien une des sources les plus importantes sur la situation de l’Occident au Ve siècle » (E.Stein, Geschichte, t. 1, p.548). On y trouve de nombreux renseignements sur les diverses races des barbares (Alamans, Vandales, Goths, Saxons, Huns , Francs et Burgondes) ainsi que sur les activités et le caractère des hommes influents de cette époque (portait de Théodoric, procès d’Arvandus).
_____
LE SAINT.
Il laissa en mourant le souvenir d’un bon évêque: dans la Gaule du Ve-VIe siècle, où la vertu était si rare qu’elle en paraissait héroïque, il n’en fallait pas plus pour être canonisé. La mention de sa mémoire a été introduite au Martyrologe hiéronymien, d’où elle est passée au Martyrologe romain: elle y figure toujours, à la date du 23 août (les dernières éditions l’ont placé le 21 août). C’est dans la paroisse d’Aydat que son culte fut le plus vivace pendant le Moyen-Âge. Vers le onzième siècle, ses reliques ainsi que celles de saints originaires de la région d’Auvergne (saint Maximin de Billom) furent transportées à Saint-Maximin de Provence. Le développement ultérieur des légendes provençales par un avatar inattendu transforma notre lettré gallo-romain en un personnage de l’époque évangélique, l’aveugle-né guéri par le Christ selon le ch. IX de l’évangile de saint Jean.
Bibliographie
• Larousse du vingtième siècle, librairie Larousse, Paris, 1993.
• Dictionnaire encyclopédique Quillet, édition Quillet, Paris, 1986.
• Vies des saints et des bienheureux selon l’ordre du calendrier, par les RR. PP. Bénédictins de Paris, tome VIII, édition Letouzey et Ané, Paris VI, 1950.
• Dictionnaire de spiritualité acétique et mystique, tome XIV, édition Beauchesne, Paris, 1990.
• Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, sous la direction de H.Marrou, édition Letouzey et Ané, Paris VI, 1950.
• Dictionnaire de théologie catholique, tome XIV, édition Letouzey et Ané, Paris VI, 1941.
___
Cette page a été réalisée par Manon Chérasse, étudiante en DEA d'Histoire du Droit, durant l'année universitaire 2000-2001.
http://www.droit.u-clermont1.fr/?id=1104
No hay comentarios:
Publicar un comentario